Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Oncle Vania

Publié le par Jean-Jacques

Oncle Vania

 

La pièce

« Lorsqu’on n’a pas de vie véritable, on la remplace par des mirages »

                                                                                            Anton Tchekhov

 

Dans « Oncle Vania », « scènes de vie à la campagne », le temps d'un été, chacun va laisser éclater un morceau de sa vérité, de sa déception, de sa frustration, de sa passion.

Vania vit à la campagne, dans la propriété de sa défunte soeur, avec sa mère, sa nièce Sonia et quelques amis. Son beau-frère, le vieux professeur Serebriakov accompagné d’Elena sa seconde et jeune épouse, décide de s’installer dans la maison et va bouleverser la petite routine quotidienne. La plupart des personnages sont des insatisfaits: Astrov le médecin qui ne vit que pour ses patients et ses forêts, Sonia, l’amoureuse sans retour, Elena, épouse obéissante, Serebriakov, tyran domestique et Oncle Vania qui se découvre amoureux de sa jeune belle-soeur… Cette arrivée exacerbe les regrets, les rancoeurs et les désirs.

 

 « L’hiver à la campagne, le thé à sept heures du matin, les soirées interminables, le dégoût des autres et surtout de soi-même… L’ennui est là, comme une espèce de boue gluante dans laquelle on s’enlise, comme des sables mouvants qui les engloutiront tous, Vania, Sonia, Astrov…
Dans un dernier sursaut, ils sortent la tête, essaient de haïr, d’aimer, de tuer, de se tuer... Ils n’en ont plus la force, ni l’envie. Rien que de penser à tout ce qu’ils auraient pu être, à tout ce qu’ils auraient pu faire… Oui, mais quoi ?
Ailleurs, sans doute, il existe autre chose, une autre vie… En Afrique, il fait chaud…
Tchekhov, peintre génial et docteur impuissant du terrible mal de ne pas vivre. »

 

« Tchekhov peint ici un microcosme familial étouffant (…). Son portrait d’une bourgeoisie mi-campagnarde, mi-intellectuelle en train de sombrer me parle. Je crois à cette fin du monde-là.

Les plaintes et les pleurs de Vania sur sa jeunesse envolée m’attirent aussi. Et la noirceur d’Astrov. De même que ces histoires d’amour sans espoir, ces histoires d’amitié sans pitié. Et la vie qu’on dit ratée aussi. Et cet écart entre ce que l’on croit être, ou pouvoir devenir, et ce que l’on est, à la fin. La violence des propos et des sentiments, leur faiblesse, le peu d’exigence des êtres envers eux-mêmes, leur clairvoyance et leur exhibitionnisme, et pourtant leur incapacité à agir ou à évoluer. » 

Eric Lacascade

 

A propos de la pièce et des choix de  mise en Scène

 

Tchekhov a écrit en 1889 une première pièce intitulée « Le sauvage ou l’Esprit de la forêt » qui fut comme le brouillon de « Oncle Vania » dont le sous-titre est « Scènes de la vie de campagne en quatre actes » et la préoccupation écologiste d’un des personnages (Astrov) est surprenante de modernité. Il fait de la nécessité de protéger la forêt une métaphore de la nécessité de protéger l’humanité elle-même, un enjeu  du bonheur des générations futures.

 

« Le domaine » est un des thèmes récurrents chez Tchekhov. Ce lieu qui devrait être protecteur, au milieu de la nature hostile, est au contraire motif d’affrontement. Il est « malheur » pour Vania qui y a sacrifié sa jeunesse, « lieu d’oisiveté » pour Sérébriakov et sa femme Elena qui ne rêvent que de la ville, et depuis un mois, il est devenu « lieu de perdition » pour Astrov.

Dans ce huis clos étouffant, le domaine joue le rôle du neuvième personnage et à l’évocation de la vente de cette propriété de campagne par Sérébriakov, le drame éclate. Il nous parait intéressant de rendre palpable cette relation étroite entre le domaine et le destin des différents protagonistes de cette tragédie.

 

Les pièces de Tchekhov se déroulent dans le cadre de la province, une province morne et routinière, où les seuls événements sont les conversations plus ou moins médisantes autour d'un samovar, le passage du docteur .Une province qui ressemblerait à une eau morte, que trouble un instant, comme le jet d'une pierre un événement inopiné ; quelques rides à peine, et la vie reprend. Mais, souterrainement, tout se défait dans la dérive de la vie et l'usure du temps.

L'auteur nous invite moins à suivre une action extérieure qu'à descendre en nous-mêmes. C’est notre propre aventure, à nous qui ne savons ni d'où nous venons, ni où nous allons, ni ce que nous faisons en ce monde

Toute la pièce témoigne de l'absurdité de la destinée humaine. Selon l'auteur il n'existe pas de grand projet qui ne soit, tôt ou tard, voué à l'échec. Il faut une énergie surhumaine pour jeter une passerelle au-dessus de l'abîme qui sépare le songe de la réalité.

 

 

Dans Oncle Vania, Tchekhov a renoué avec ses thèmes familiers : la lente usure des âmes dans la répétition des gestes quotidiens, l'ennui de la vie oisive à la campagne, l'échec inéluctable de toute aspiration vers un idéal, l'opposition entre les caractères négatifs et ceux qui tentent de se rendre utiles à leurs semblables.

Le temps ne mûrit pas les personnages. Il les défait, il les dépossède de leur être, il émousse leurs sentiments. Le temps est une blessure - impossible de vivre au présent, ce présent absurde et lourd de regrets, les hommes sont condamnés à vivre au passé ou au futur antérieur. " Je n'aime plus personne " soupire Astrov,. La seule vie possible est la vie rêvée, la vie du souvenir, de la nostalgie ou encore la vie d'un futur lointain et utopique.

Et le meilleur des remèdes pou abolir le temps, pour 'tuer " le temps n'est-il pas la routine, cette répétition mécanique de nos gestes, qui favorise l'oubli ?

« La lumière finit par l’emporter. Le paysage final est celui non d’un voile de deuil mais celui de l’espoir d’un matin, peut-être à première lecture un chemin empreint de regrets et de mélancolie, mais un chemin qui mène au-delà des terres mythiques du paraître et de l’être.   Francoise Darnal Lesné

 

 

 

La Distribution

par ordre d'entrée en scène :

 

 

Marina, la nourrice  …………………………………………    Geneviève Caudal

Astrov, le médecin……………………………………………….….  Olivier Collet

Vania……………………………..………………………….…. Raymond Houssay

Alexandre Serebriakov, professeur à la retraite ……………………Pierre Guillo

Teleguine dit La Gaufre…………………………………… Jean-Claude Le Maitre

Sonia, fille du professeur………………………..……………… Christine Roulant

      Eléna, femme du professeur……………………………………….Céline Plumier

Maria, mère de Vania………………………….…………..…... Christine Cornélis

 

 

 

Décor et Mise en Scène :

                                            Jean-Jacques LECOMTE

 

 

 

 

Durée: 1 Heure 45

                                                                                                                 Contact:

 

Jean-Jacques LECOMTE

02-96-27-04-76 ou 02-96-27-01-79

06-22-83-05-32

E-Mail : jeanjacques.lecomte@wanadoo.fr

 

Commenter cet article